Histoire

Noreuil possède une chapelle dédiée à Notre-Dame des VII douleurs. L'ancienne qui a été démolie en 1793, avait été construite en 1654; elle était en pierre, ainsi que la voûte que décoraient quelques nervures. Il y avait une fondation assez considérable même pour l'époque. Elle a été reconstruite sur le même emplacement en 1821 par un Sieur Luc Joseph Lefebvre qui l'a doté d'une rente foncière destinée à l'entretenir et à payer les honoraires d'une messe qui s'y célébrait tous les vendredis pour le repos de l'âme dudit Luc et de celle de ses parents trépassés. Les cinq hectares sont restés dans la famille Lefebvre qui en avait la jouissance et de laquelle dépendait la chapelle. Cette seconde dotation n'est, à ce qu'il parait, qu'une faible partie de la première.

La statue de Notre-Dame des VII douleurs qu'on y vénère a été soustraite au marteau révolutionnaire. La tradition en fait remonter le culte à une époque antérieure à la construction de la chapelle. Elle a été donnée par les dames religieuses de l'abbaye d'Etrun, qui possédaient une ferme à Noreuil.

Voici un extrait de l'Annuaire diocésain d'Arras pour 1864, qui donne quelques éclaircissements intéressants sur l'origine de cette statue. "La chapelle de Notre-Dame de Piété à Etrun est le but d'un pèlerinage assez fréquenté. Cette chapelle a été élevée en 1624 par trois demoiselles religieuses d'Etrun. Suivant une tradition locale, ces trois demoiselles se trouvaient en voiture sur l'ancienne route de St Pol, qui passait au lieu où la chapelle se trouve; les chevaux s'emportèrent, la vie des religieuses était en danger. Elles se recommandèrent à ND de Piété et firent voeu de lui bâtir une chapelle à l'endroit où les chevaux s'arrêteraient. Il s'arrêtèrent au lieu où la chapelle est élevée. Une procession solennelle s'y faisait tous les ans le 1er dimanche de juillet. Des fidèles venaient presque journellement et de toutes parts en pèlerinage à cette chapelle. Les habitants d'Etrun ont beaucoup de dévotion à ND de Piété; ils croient qu'elle éloigne la grêle de leur terroir au milieu duquel la chapelle s'élève".